Raid MONTPELLIER - VALENCIA 2008

Le raid MONTPELLIER - VALENCIA, plus qu'une course une aventure humaine...?

L'idée de participer à cette épreuve "hors norme" a germé pendant la seconde TRANS AQ' en 2007. Jean-Charles et Pierre sont partant pour ce nouveau challenge. Dès lors notre participation ne fera plus aucun doute.
Durant cette année de préparation, j'apprendrais à mieux conna�tre Pierre et Isabelle au cours de sorties d'entrainement. Je ferais également quelques sorties avec Jean-charles dans les Landes Girondines autour d'UZESTE.
Nous sommes le samedi matin très t�t à la gare d'ORTHEZ pour prendre le train qui nous emmenera jusqu'à MONTPELLIER. Le voyage sera agréable. Pour occuper le temps, nous improvisons une séance d'orientation à la boussolle dans le compartiment...
Nous voilà déjà au bivouac du départ qui sera aussi notre lieu d'arrivée de la première étape. Les contr�les médicaux et règlementaires sont "expédiés" par l'organisation en très peu de temps. Nous constatons que le minimum demandé de calories par jour mentionné dans le règlement n'a été suivi que par les quatre béarnais. Sommes-nous na�fs ? Nous discuterons lors de la troisième étape de ce point du règlement avec un organisateur.

Dimanche matin, jour de la première étape : Je ne sais pas ou je me suis "embarqué". Mes camarades ne le savent pas non plus. Le départ est donné. Nous disons au revoir à Isa qui est inscrite sur le 250 km. Pierre a décidé de nous accompagner les deux premières étapes. durant celles-ci, nous alternons marche et course, nous prenons le temps de profiter des paysages et de ces moments d'amitié. Je sais que nous ralentissons Pierre qui a un niveau bien supèrieur aux notres. c'est pourquoi nous lui demandons de courir "sa course" à partir de la troisième étape.

Cette troisième étape est un moment charnière de l'épreuve. C'est le passage en Espagne. Malheureusement, Jean-Charles souffrant d'une tendinite au genou droit atteindra le CP2 et l'Espagne et décidera d'en rester là. Je finis cette étape alors seul et atristé.
Le lendemain, Jean-Charles est sur la ligne de départ mais sans ses affaires de course. Je suis de nouveau seul. Le début de cette quatrième étape est une succession de chemin de ronde et de criques agrémentés de nombreuses marches, de paséos et de plages. J'arrive au CP3 (35 km) et je remarque que j'ai une douleur au dessus du genou droit. Je demande du froid pour calmer la douleur. Je repars et j'avance à mon allure pendant 8 km. Puis cette jambe droite ne voudra plus se plier, ne pourra plus avancer. Dans ces derniers 10 km avant le CP4, je vais avancer avec cette douleur très vive sans plaisir. Je ne peux plus courir. Je descends sur les fesses les passages en descente entre les arbres. J'ai de plus en plus mal. J'arrive enfin au CP. Ma décision est prise. J'abandonne. Il m'aura fallu pas loin de 3 heures pour parcourir les 10 derniers kilomètres.

Je ne connaissais pas le sentiment que pouvait éprouver le coureur qui abandonne une épreuve. Après des mois et des mois d'entrainement, de préparation, le coup est rude. De nombreuses questions me viennent à l'esprit.
Ma préparation était-elle bonne ?
Est-ce que j'étais assez costaud pour m'engager dans une telle épreuve ?
Etc...
A partir de ce moment, (4è étape)Jean-Charles et moi-même décidons d'aider l'organisation pendant la course. Nous nous joindrons à des points de contr�le pour tenir les ravitaillements.
C'était un moyen pour ne pas sortir trop vite de la course...
Isabelle et Pierre sont encore bien là. Nous les encourageons comme nous pouvons.
Les étapes passent, les bivouacs avec. Les liens entre concurrents, encore en course ou ayant abandonné sont de plus en plus forts. La souffrance est maintenant présente sur les visages. Les corps sont meurtris, les muscles sont raides.
Le jour de l'arrivée est enfin là. Nous avons l'autorisation du bout des lèvres de l'organisateur pour courir la dernière étape avec les concurrents du 250 km. Nous partageons ces derniers kilomètres avec Isabelle qui remporte la course dans sa catégorie.Pierre terminera 3è dans la course des 500km.
Mais l'essentiel à retenir est la somme d'argent qui sera reversée aux deux associations qui aident des enfants malades.

LA SOUFFRANCE EN VAUT LA PEINE